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Percée majeure dans la lutte contre la bactérie C. difficile : une équipe de l'Institut réalise une première mondiale!

Lundi, 2 mai 2016
Percée majeure dans la lutte contre la bactérie C. difficile : une équipe de l'Institut réalise une première mondiale!

L’équipe du Service de prévention et de contrôle des infections (PCI) de l’Institut vient de réaliser une avancée majeure dans la lutte contre la bactérie de Clostridium difficile (C. difficile). Cette avancée se démarque par l’approche innovante en matière de dépistage systématique de C. difficile à l’admission des patients. Cette pratique est une première mondiale et elle fait l’objet d’une diffusion par le Journal of the American Medical Association (JAMA) dans sa prestigieuse revue JAMA Internal Medicine d’avril 2016.

C’est avec fierté que l’équipe de PCI a présenté ce matin aux représentants des médias ces résultats exceptionnels pour l’année 2015-2016. En effet, seulement 21 cas d’infection au C. difficile sont survenus à l’Institut en 2015-2016, comparativement à 159 cas au plus fort de l’épidémie en 2006-2007. La baisse marquée dans le nombre de cas est due en grande partie à une nouvelle stratégie unique développée à l’Institut. Cette nouvelle pratique, appliquée depuis 2013, inclut le dépistage systématique à l’admission par une méthode de diagnostic rapide des patients porteurs sans symptômes de C. difficile et par la mise en place d‘un isolement modifié lors de l’hospitalisation si le test s’avère positif. « Les mesures de contrôle développées jusqu’à maintenant visaient uniquement les patients qui présentaient des symptômes de C. difficile, même si les études démontrent qu’un patient asymptomatique peut potentiellement contaminer l’environnement hospitalier et transmettre à d’autres patients », précise la Dre Sylvie Trottier, microbiologisteinfectiologue et chef du laboratoire de microbiologie et mycobactériologie à l’Institut. « Concrètement, cela représente 63 cas de C. difficile évités lors de cette intervention entre novembre 2013 et mars 2015, avec l’inconfort et les complications potentielles pour ces patients. Chaque cas prévenu représente en moyenne 10 800 $ de coût évité dans le système de santé1. »

La revue américaine JAMA Internal Medicine présente à la communauté scientifique les résultats de l’Institut

Les résultats de ce projet indiquent que la détection et l’isolement des patients porteurs asymptomatiques de C. difficile ont comme impact une diminution significative de l’incidence des cas d’infections associées aux soins de santé. En effet, parmi les 7 599 personnes dépistées, 368 patients ont été identifiés comme porteurs du C. difficile et ont fait l’objet d’un isolement modifié. Durant l’intervention, le taux d’incidence a diminué de plus de 50 %, à trois cas par 10 000 joursprésence comparativement à 6,9 cas par 10 000 jours-présence avant l’intervention. « Cette nouvelle pratique est prometteuse et pourrait être instaurée dans d’autres établissements de santé grâce à la disponibilité de test diagnostique rapide, ce qui pourrait prévenir des milliers de cas d’infections associées aux soins de santé chaque année en Amérique du Nord », indique le Dr Yves Longtin, microbiologiste-infectiologue et auteur principal de l’étude.

Pour consulter l’étude complète, cliquez ici.

Parmi les taux d’incidence les plus bas de la province 

« Grâce à l’application de standards de pratique élevés et à l’ensemble des mesures mises en place en prévention et contrôle des infections, l’Institut affiche les taux d’incidence d’infections au C. difficile les plus bas au Québec depuis l’année 2015. De plus, en janvier dernier, l’IUCPQ-UL s’est vu décerner une pratique exemplaire d’Agrément Canada pour cette innovation clinique. » a indiqué Mme Bianka Paquet Bolduc, chef du Service de prévention et de contrôle des infections à l’Institut.

1. Institut canadien pour la sécurité des patients (2011) L’aspect économique de la sécurité des patients dans les établissements de soins de courte durée.