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Mardi, 28 janvier 2014
Certains probiotiques pourraient aider les femmes à perdre du poids

Certains probiotiques pourraient aider les femmes à perdre du poids

Dr Tremblay est également chercheur au Centre de recherche de l'IUCPQ, dans l'axe de recherche Obésité-Métabolisme. 

« Certains probiotiques pourraient aider les femmes à perdre du poids et à le maintenir, selon une étude publiée récemment dans la revue British Journal of Nutrition par une équipe de chercheurs supervisée par le professeur Angelo Tremblay, de la Faculté de médecine de l’Université Laval. 

Des études ont déjà montré que la flore intestinale des personnes obèses différait de celle des personnes minces. Cette différence serait due au fait qu’une alimentation riche en graisses et pauvre en fibres favorise certaines bactéries au détriment des autres. Le professeur Tremblay et son équipe ont cherché à savoir si un apport en probiotiques pouvait aider à rééquilibrer la dynamique du microbiote intestinal au profit de bactéries favorisant un poids santé.

Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont recruté 125 hommes et femmes présentant un surplus de poids. Ils les ont soumis à un régime amaigrissant de 12 semaines, suivi d'une période de 12 semaines visant le maintien du poids. Durant toute cette période, la moitié des participants devait avaler quotidiennement deux comprimés d’un probiotique de la famille des Lactobacillus rhamnosus alors que l’autre moitié recevait un placebo.

Au terme des 12 semaines de régime, les chercheurs ont observé une perte de poids de 4,4 kg chez les femmes du groupe probiotique contre 2,6 kg chez celles du groupe placebo. Chez les participants masculins de l’étude, cependant, aucune différence dans la perte de poids n’a été observée entre les deux groupes. « Nous ignorons pourquoi le probiotique n'a pas produit d'effet chez les hommes. Il s’agit peut-être d’une question de dosage ou de la durée trop courte de l'étude », avance le professeur Tremblay, qui est également titutaire de la Chaire de recherche du Canada en environnement et bilan énergétique.

Après les 12 semaines de la période de maintien, le poids des femmes du groupe placebo était resté stable, mais la perte de poids s'était poursuivie dans le groupe probiotique pour atteindre 5,2 kg en moyenne. Ainsi au terme des 24 semaines qu’a duré l’étude, la perte de poids était deux fois plus grande chez les femmes consommant le probiotique. Les chercheurs ont également noté chez ces dernières une baisse de leptine, une hormone qui gouverne l'appétit, de même qu'une diminution de l'abondance relative de bactéries intestinales liées à l'obésité.

Selon Angelo Tremblay, les probiotiques pourraient agir en modifiant la perméabilité de la paroi intestinale. En empêchant certaines molécules proinflammatoires de se retrouver dans le sang, ils préviendraient le déclenchement de la cascade de réactions conduisant à l'intolérance au glucose, au diabète de type 2 et à l'obésité. 

La souche de Lactobacillus rhamnosus utilisée dans cette étude appartient à la compagnie Nestlé, qui l’utilise dans certains yogourts qu’elle fabrique pour le marché européen. Le professeur Tremblay estime cependant que les probiotiques retrouvés dans les produits laitiers vendus en Amérique du Nord pourraient avoir un effet similaire à la souche de Nestlé. Pour que les bactéries bénéfiques s’installent et prolifèrent dans la flore intestinale, il est toutefois souhaitable de leur fournir une nourriture adéquate, rappelle-t-il. Cela signifie adopter une alimentation pauvre en graisses et riche en fibres.

Outre Angelo Tremblay, les cosignataires de l’étude sont Marina Sanchez, Jean Doré, Vicky Drapeau, André Marette, Geneviève Chevrier et Emmanuelle St-Amand, de l’Université Laval, ainsi que neuf chercheurs du Centre de recherche Nestlé à Lausanne. »

Source : Les communiqués de presse de l'Université Laval, 28 janvier 2014.