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Rapports publiés

Rapports publiés

2023

Antibiothérapie postopératoire en chirurgie thoracique 

La chirurgie thoracique est une discipline médicale qui prend en charge les traitements et les interventions chirurgicales liés aux maladies pulmonaires, médiastinales, de la paroi thoracique et de l’œsophage. Une prophylaxie antimicrobienne est utilisée afin de prévenir les risques d’infection.

La durée optimale de l’antibiothérapie pour la prise en charge des usagers subissant une chirurgie thoracique ne fait cependant pas consensus dans la littérature puisque l’efficacité d’une antibioprophylaxie prolongée à la suite de la chirurgie thoracique ou de l’œsophage est incertaine. Cette question est importante dans un contexte où la surutilisation et l’utilisation inappropriée des antibiotiques sont associées à des coûts liés aux soins de santé et à la résistance aux antibiotiques, un problème grandissant de santé publique.

À la suite de l’analyse des données probantes recensées par la recherche documentaire, l’UETMIS a formulé des recommandations en lien avec les meilleures pratiques d’antibioprophylaxie postopératoire pour les patients subissant une chirurgie pulmonaire (thoracotomie ou VATS), ou une chirurgie de l’œsophage. Il est suggéré à l’Institut d’utiliser une antibioprophylaxie aux étapes pré et postopératoires pour la prise en charge des patients subissant une thoracotomie. Toutefois, pour la prise en charge des patients subissant une VATS, il est suggéré d’utiliser une antibioprophylaxie à l’étape préopératoire et de ne pas poursuivre l’antibioprophylaxie à l’étape postopératoire. Pour les patients subissant une œsophagectomie, il est suggéré d’utiliser une antibioprophylaxie aux étapes pré et postopératoires. Aucune recommandation ne peut cependant être formulée concernant la durée idéale de l’antibioprophylaxie dans la prise en charge de patients subissant une chirurgie de l’œsophage minimalement invasive.

Antibiothérapie postopératoire en chirurgie thoracique

L'orthophonie pour la dynsfonction laryngée  

Le terme « dysfonction laryngée » englobe une grande variété d’états fonctionnels aberrants se chevauchant souvent chez un même individu. On y compte des conditions associées à une atteinte sensorielle (p. ex. toux chronique) ou à une atteinte motrice (p. ex. tendance accrue à une fermeture glottique inappropriée) de l’appareil laryngé. Plusieurs options thérapeutiques existent, bien que l’approche optimale ne soit pas claire. Une option qui demeure nettement sous-utilisée dans la pratique clinique est l’orthophonie. Dans ce contexte, la Direction des services multidisciplinaires a sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval (Institut) afin de déterminer l’efficacité clinique et la sécurité des interventions orthophoniques pour la dysfonction laryngée.

La recherche documentaire a permis de repérer cinq revues systématiques (RS), deux essais cliniques randomisés (ECR), 14 études non randomisées (ÉNR) et trois lignes directrices fondées sur des données probantes portant sur l’efficacité clinique et la sécurité des interventions orthophoniques pour la dysfonction laryngée.

Dans le contexte de la clinique d’asthme à l’Institut, il est recommandé d’intégrer une expertise orthophonique à l’équipe traitante pour optimiser la prise en charge des personnes de 13 ans et plus atteintes d’une dysfonction laryngée (recommandation forte; preuves de faible qualité).

L'orthophonie pour la dysfonction laryngée

2022

Réadaptation respiratoire à la suite d'une hospitalisation en lien avec un diagnostic de la COVID-19 - rapport de veille scientifique

La COVID-19 est une maladie causée par le virus SARS-CoV-2 qui provoque une atteinte respiratoire, mais pouvant également être associée à d'autres déficiences neurocognitives, cardiovasculaires, digestives, etc. Cette maladie respiratoire se manifeste par une pneumonie qui peut évoluer vers une condition grave assimilable au syndrome de détresse respiratoire aiguë nécessitant des soins intensifs. La Direction des services multidisciplinaires (DSM) de l’Institut a sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’Institut afin de déterminer quels sont les modes d’intervention en santé les plus efficaces pour la réadaptation respiratoire des patients hospitalisés à la suite d’un épisode de COVID-19. À la suite de l’analyse des données probantes disponibles, dans un rapport publié en octobre 2021, l’UETMIS a recommandé à l’Institut de développer un programme de réadaptation respiratoire pour les patients souffrant de problèmes respiratoires à la suite d’une hospitalisation en lien avec un diagnostic de la COVID-19. Toutefois, cette pratique comprend un niveau d’incertitude élevé en ce qui a trait aux meilleurs modes d’intervention et aux indicateurs permettant de mesurer la réponse à l’usager. Dans ce contexte, l’UETMIS a été sollicitée pour effectuer la mise à jour de la littérature. À la lumière de la révision des données issues de la littérature, les constats formulés dans le rapport de l’UETMIS sont toujours d’actualité. Comme mentionné précédemment, les programmes de réadaptation respiratoire devraient être individualisés dans le but d’inclure des exercices qui tiennent compte des caractéristiques du patient, de ses besoins, et inclure la mesure de la condition du patient afin de documenter le progrès durant la réadaptation. La réadaptation respiratoire chez les patients souffrant de problèmes respiratoires à la suite de la COVID-19 est une pratique qui comprend un niveau d’incertitude élevé. Un niveau d’hétérogénéité important des programmes de réadaptation et des indicateurs utilisés pour mesurer l’efficacité de la réadaptation respiratoire a pu être constaté dans les études disponibles. De plus, il est important de souligner qu’il n’est pas possible d’établir si la réadaptation respiratoire devrait être appliquée différemment en fonction d’une présentation précoce de la maladie ou chez les patients présentant des signes et symptômes d’apparition tardive.

Réadaptation respiratoire à la suite d'une hospitalistion en lien avec un diagnostic de la COVID-19 - rapport de veille scientifique

Outil de dépistage de la fragilité chez les usagers subissant une intervention cardiaque nécessitant une sternotomie

Afin de s’assurer de bien évaluer les risques et les bénéfices d’une intervention invasive et d’obtenir un consentement libre et éclairé, il est nécessaire d’être en mesure de dépister les usagers fragiles à risque de complications majeures. Dans ce contexte, le Département de médecine générale a sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’Institut afin de déterminer quelles sont les meilleures méthodes de dépistage de la fragilité chez les usagers subissant une intervention cardiaque nécessitant une sternotomie.

La recherche documentaire a permis d’identifier cinq revues systématiques (RS), 35 études non randomisées (ÉNR), et trois guides de pratique fondés sur les preuves. Sept outils se démarquent en termes de quantité et de qualité d’informations issues de la littérature, soit : l’échelle Fried à cinq éléments, l’échelle Fried à sept éléments, l’Edmonton Frailty Scale (EFS), l’Essential Frailty Toolset (EFT), le Frailty Index (FI), le Short Physical Performance Battery (SPPB) et la vitesse de marche sur cinq mètres.

Il est recommandé d’intégrer le dépistage de la fragilité à d’autres facteurs de risque et modèles de risque éprouvés pour la prise de décision. Chez les usagers âgés de 70 ans et plus subissant une intervention cardiaque nécessitant une sternotomie, il est recommandé au préalable de dépister la fragilité à l’aide d’un outil rapide comprenant une sensibilité élevée. Pour définir les composantes de la fragilité chez les usagers montrant un score positif, il est recommandé qu’ils soient ensuite évalués à l’aide d’un second outil à des fins complémentaires. Dans le contexte où un usager est identifié fragile à la suite de l’évaluation en deux étapes, et que l’usager devrait être admissible à l’intervention cardiaque selon le médecin traitant, il est recommandé que l’usager fasse l’objet d’une évaluation gériatrique complète. Cette démarche permettra de prendre une décision éclairée en ce qui a trait aux risques inhérents à la chirurgie, ou à réorienter l’usager vers des traitements plus appropriés. Enfin, il est recommandé de mettre en place des indicateurs de suivi postopératoire relatifs à la qualité de vie, au déclin fonctionnel et au delirium avec des résultats consignés au dossier.

Outils de dépistage de la fragilité chez les usagers subissant une intervention cardiaque nécessitant une sternotomie

Dosage de la procalcitonine

Aux soins intensifs, au département d’urgence et sur les unités de soins, les équipes cliniques doivent prendre en charge des usagers subissant des infections de différentes étiologies et nécessitant l’utilisation rapide et appropriée des antibiotiques. L’utilisation inappropriée des antibiotiques dans la prise en charge des infections dont la cause bactérienne n’a pas été confirmée est cependant associée à la surutilisation des antibiotiques, un problème de santé publique important. L’utilisation de biomarqueurs afin d’optimiser l’utilisation des antibiotiques est une stratégie de plus en plus discutée dans la littérature scientifique. La procalcitonine (PCT) est une prohormone dont le niveau est corrélé directement avec le niveau de toxines microbiennes (endotoxines), ou indirectement par l’intermédiaire de la réponse immunitaire de l’hôte et des niveaux de différentes cytokines. Le dosage de la PCT pourrait donc être utilisé au niveau des prises de décision concernant l’initiation ou l’arrêt d’un traitement antibiotique. La valeur ajoutée de la procalcitonine dans la prise en charge des infections bactériennes, de même que les valeurs seuils permettant de guider son utilisation, ne font cependant pas consensus en communauté scientifique. Dans ce contexte, la Direction du département multidisciplinaire de pneumologie et de chirurgie thoracique a demandé à l’UETMIS de conduire une évaluation de la pertinence du dosage de la PCT pour déterminer l’initiation ou l’arrêt des antibiotiques dans le traitement des infections. 

À la suite de l’analyse des données probantes recensées par la recherche documentaire, l’UETMIS recommande à l’Institut d’inclure le dosage de la procalcitonine dans le but d’optimiser les décisions en lien avec l’usage des antibiotiques dans le traitement des infections. Il est également suggéré à l’Institut de réviser le programme de gérance des antimicrobiens en vigueur afin d'y intégrer des critères d’utilisation de la procalcitonine afin que son utilisation soit optimale et efficiente. L’UETMIS a formulé des recommandations en lien avec le développement de trois algorithmes basés sur la PCT pour guider les décisions concernant l’utilisation des antibiotiques. Dans le premier algorithme, il est recommandé que la PCT soit utilisée pour guider les décisions concernant l’utilisation initiale d’une thérapie antibiotique chez les patients atteints de bronchite et d’exacerbations de maladie pulmonaire obstructive chronique. Dans le deuxième algorithme, il est recommandé d’utiliser la PCT pour aider à la décision concernant la poursuite ou l’arrêt de la thérapie antibiotique chez les patients atteints de pneumonies acquises en communauté, à l’hôpital ou sous ventilation mécanique. Dans le dernier algorithme, il est recommandé que la PCT soit utilisée pour aider à la décision concernant la poursuite ou l’arrêt de la thérapie antibiotique chez les patients aux soins intensifs et ceux atteints de sepsis. 
 

Dosage de la procalcitonine afin d’optimiser l’utilisation des antibiotiques dans le traitement des infections

Les systèmes de gestion des informations en anesthésie

Les dossiers anesthésiques papier nécessitent une logistique considérable et présentent de nombreuses faiblesses, car ils peuvent être incomplets, difficiles à lire par une mauvaise écriture ou introuvables1,2. Les efforts pour pallier ces problèmes ainsi que la nécessité d’une capture et d’une interprétation fidèle de données médicales ont mené à l’avènement de systèmes de gestion des informations en anesthésie (SGIA). Dans ce contexte, le Département d’anesthésiologie a sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval (Institut) afin de déterminer la pertinence clinique d’un SGIA à la pratique de l’anesthésiologie à l’Institut.
La recherche documentaire a permis d’identifier trois essais cliniques randomisés (ECR), 11 études non randomisées (ÉNR) et un guide de pratique fondée sur des preuves portant sur l’efficacité clinique et la sécurité des SGIA.
Il est recommandé qu’un SGIA soit utilisé pour l’enregistrement des informations médicales au dossier de santé chez les personnes subissant une anesthésie. Il s’agit d’une recommandation conditionnelle basée sur des preuves de qualité faible ou moyenne. L’élaboration d’une décision par l’administration nécessitera un débat important et l’implication de différentes parties prenantes.

Les systèmes de gestion des informations en anesthésie

Réadaptation pulmonaire chez les personnes atteintes de la maladie pulmonaire obstructive chronique (note de synthèse)

La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est une maladie respiratoire souvent causée par le tabagisme. La réadaptation pulmonaire est un mode d’intervention qui peut améliorer considérablement la qualité de vie, la dyspnée et l’endurance à l’effort chez les personnes qui en sont atteintes. À l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval (Institut), les ressources humaines, matérielles et financières du Pavillon de prévention des maladies cardiaques (PPMC) limitent cependant la capacité d’accueil des nouveaux usagers. Afin de soutenir une demande de financement qui permettrait d’améliorer l’accès au programme de réadaptation, l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’Institut a été sollicitée afin de fournir une synthèse des données probantes en lien avec l’efficacité, la sécurité et le rapport coût-efficacité de la réadaptation pulmonaire dans la prise en charge de la MPOC.

La revue de la littérature a permis d’identifier 10 guides de pratiques cliniques fondés sur les preuves et 28 revues systématiques. Les données probantes recensées suggèrent que la réadaptation pulmonaire effectuée dans un centre, à domicile ou en mode téléréadaptation est sécuritaire et associée des bénéfices cliniques. Dans l’ensemble, les améliorations observées sont moyennement importantes et cliniquement significatifs. Elle serait également coût efficace selon les standards actuels de coût-efficacité. Il demeure toutefois de l’incertitude en ce qui a trait aux composantes de la réadaptation pulmonaire essentielles, la durée optimale par séance, le milieu de réalisation idéal, le niveau de supervision requis, l’intensité idéale et la durée d’efficacité du traitement.

Réadaptation pulmonaire chez les personnes atteintes de la maladie pulmonaire obstructive chronique

2021

Traitements antithrombotiques à la suite de chirurgies de remplacement de valves cardiaques

Les maladies des valves cardiaques les plus fréquemment diagnostiquées sont la sténose de la valve aortique et l’insuffisance de la valve mitrale. Selon l’état de dégénérescence de la valve, le choix d’une thérapie invasive par voie chirurgicale ou percutanée peut être nécessaire. À la suite de l’intervention, le patient doit suivre un traitement antithrombotique incluant un anticoagulant et/ou un antiplaquettaire. Les recommandations des organismes professionnels comportent cependant plusieurs divergences en ce qui a trait au choix et à la durée des traitements à prescrire. Le département de pharmacie a donc sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’Institut afin de déterminer quelle est l’usage optimal des antithrombotiques à la suite d’une chirurgie de remplacement valvulaire cardiaque. L’analyse des publications scientifiques citées dans les guides de pratique ainsi que l’évaluation terrain des cas de thromboses et de saignements recensés à l’Institut a permis de déterminer l’usage optimal des antithrombotiques basé sur des données probantes. Chez les patients ayant subi une chirurgie valvulaire avec prothèse mécanique, il est recommandé d’utiliser l’aspirine 80 mg si le risque de saignement est faible combinée avec un traitement avec warfarine à long terme avec RNI cible de 2,5 (2,0 – 3,0) pour le remplacement de la valve aortique et de 3,0 (2,5 – 3,5) pour la valve mitrale. À la suite d’une chirurgie de remplacement de la valve aortique avec bioprothèse, il est recommandé de prescrire un traitement avec aspirine 80 mg à long terme sans avoir recours à l’anticoagulothérapie si le patient est en rythme sinusal et qu’il n’y a aucune autre indication de prescrire un anticoagulant. Chez les patients ayant subi une chirurgie de remplacement de la valve mitrale avec bioprothèse, il est recommandé d’utiliser un traitement par aspirine à long terme initié à la suite de la chirurgie, en absence d’autres indications de prescrire un anticoagulant oral, ainsi qu’un traitement avec warfarine d’une durée de trois à six mois avec RNI cible de 2,5 (2,0 – 3,0). Un algorithme décisionnel en lien avec la stratégie antithrombotique optimale à la suite d’une chirurgie de remplacement de valve est disponible dans un document joint au présent rapport.

Traitements antithrombotiques à la suite de chirurgies de remplacement de valves cardiaques

Ce projet a permis de produire un algorithme décisionnel, laquelle est disponible dans un document joint au présent rapport :

Réadaptation respiratoire à la suite d'une hospitalisation en lien avec un diagnostic de la COVID-19

La COVID-19 est une maladie causée par le virus SARS-CoV-2 qui provoque une atteinte respiratoire, mais pouvant également être associée à d'autres déficiences neurocognitives, cardiovasculaires, digestives. Cette maladie respiratoire se manifeste par une pneumonie qui peut évoluer vers une condition grave assimilable au syndrome de détresse respiratoire aiguë nécessitant des soins intensifs. Certaines organisations professionnelles recommandent que les patients ayant survécu à la COVID-19 soient évalués de façon systématique dans les semaines suivant leur sortie de l’hôpital, et d’évaluer les besoins en lien avec la réadaptation respiratoire. Afin de développer un programme de réadaptation respiratoire post-COVID-19, la Direction des services multidisciplinaires de l’Institut a sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’Institut afin de déterminer quels sont les modes d’intervention en santé les plus efficaces pour la réadaptation respiratoire. L’analyse des données probantes disponibles suggère que la réadaptation et la téléréadaptation respiratoire sont des interventions efficaces et sécuritaires dont le niveau de preuve est basé principalement sur des études effectuées dans le contexte de maladies respiratoires autres que la COVID-19. Les programmes de réadaptation respiratoire devraient être individualisés dans le but d’inclure des exercices qui tiennent compte des caractéristiques du patient, de ses besoins, et inclure la mesure de la condition du patient afin de documenter le progrès durant la réadaptation. La réadaptation respiratoire chez les patients souffrant de problèmes respiratoire à la suite de la COVID-19 est une pratique comprenant un niveau d’incertitude élevé. En raison du nombre d’études limité ayant été réalisé chez cette population, les recommandations recensées dans les guides de pratiques et consensus d’experts sont majoritairement issues d’opinions d’experts. Il est recommandé à l’Institut de développer un programme de réadaptation respiratoire pour les patients souffrant de problèmes respiratoires à la suite d’une hospitalisation en lien avec un diagnostic de la COVID-19. Ce programme devrait inclure un volet téléréadaptation optionnel en considérant les besoins du patient. Il est également recommandé à l’Institut de mener une étude prospective afin d’évaluer l’impact du programme de réadaptation respiratoire sur la clientèle de l’Institut admissible.

Réadaptation respiratoire à la suite d’une hospitalisation en lien avec un diagnostic de la COVID-19

Validité des thermomètres pour la mesure de la température périphérique

La fièvre est un état pathologique transitoire associé au début de l’évolution de plusieurs maladies. La mesure de la température corporelle centrale représente le standard de référence, et peut être mesurée au niveau de la vessie, de l’artère pulmonaire, de l’œsophage ou par la voie rectale. En raison des contraintes reliées à l’utilisation de ces méthodes, la prise de mesure routinière de la température en milieu hospitalier est plutôt effectuée à des sites périphériques, avec ou sans contact. La Direction des soins infirmiers (DSI) a sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’Institut afin de déterminer quels types de thermomètres périphériques permettent d’estimer le plus précisément la température centrale. L’analyse de l’ensemble des données probantes suggère que les thermomètres périphériques sont associés à une sensibilité faible pour la détection de la fièvre légère chez la clientèle hospitalisée. Les résultats des études primaires comprenaient un niveau d’hétérogénéité important. Dans un contexte de soins intensifs, les thermomètres tympaniques et buccaux pourraient permettre une estimation précise de la température centrale pour un état fébrile chez les patients hospitalisés. Ces données probantes étaient cependant basées sur peu d’études. La mesure de la température périphérique et le diagnostic de la fièvre peuvent également varier selon des facteurs externes au site de mesure et à la technologie utilisée, dont la race, les comorbidités, l’indice de masse corporelle, l’âge et la période de la journée. En raison des limites susmentionnées, il est recommandé de mesurer la température centrale lorsque des mesures justes de la température risquent d’influencer le diagnostic et la suite de la prise en charge. Dans les situations où la mesure de la température centrale n’est pas possible, ou pas pratique, la mesure de la température périphérique à l’aide d’un thermomètre tympanique, buccal ou temporal est recommandée. Le choix de la ou les technologie(s) à privilégier pour la mesure de la température périphérique devrait également être basé sur des données probantes, et tenir compte des besoins en termes de retraitement des dispositifs médicaux. La capacité organisationnelle à respecter les recommandations des manufacturiers, particulièrement en ce qui a trait à la calibration des appareils et aux méthodes et produits de retraitement à utiliser, devrait également être considérée. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, il est suggéré de réserver exclusivement le matériel réutilisable à l’usager ou de favoriser l’utilisation de matériel à usage unique. Afin de supporter les infirmières dans le choix du site de mesure de la température le plus approprié, il est également souhaitable de développer des critères cliniques en lien avec les circonstances où la prise de mesure centrale devrait être privilégiée. Il est également recommandé aux intervenants de préciser la méthode de mesure de la température sur le document de mesure des signes vitaux.

Validité des thermomètres pour la mesure de la température périphérique

2020

 Proposition d’organisation de la médecine bariatrique pour les territoires du réseau universitaire intégré en santé et services sociaux de l’Université Laval (2020)

L’Institut de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval (IUCPQ-ULaval) est reconnu par le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) comme centre d’excellence en chirurgie bariatrique depuis 2009. Près de 70 % des usagers qui ont subi une chirurgie bariatrique à l’IUCPQ-ULaval proviennent de l’extérieur de la région de la Capitale-Nationale, bien que la majorité des régions administratives possèdent des centres offrant de la chirurgie bariatrique. Le suivi postopératoire de ces patients s’ajoute à celui d’une cohorte de plus de 9 000 patients déjà suivis par l’IUCPQ-ULaval. Face à l’absence d’un réseau structuré en chirurgie bariatrique, il a été proposé de réaliser un projet d’évaluation portant sur la hiérarchisation de la prise en charge de la clientèle avec obésité morbide. Avec la collaboration des établissements du RUISSS UL impliqués dans les programmes de chirurgie bariatrique, le support du comité de travail et la revue des données issues de la littérature, les critères de classification et de désignation des centres offrant un programme intégré de médecine bariatrique ont été déterminés. Les rôles et les responsabilités selon les niveaux d’accès aux services en fonction des critères de désignation des centres ont également été définis, et une trajectoire entre les niveaux d’accès aux services basée sur les meilleures pratiques cliniques, en incluant les mécanismes de référence entre les niveaux d’accès aux services pour supporter le principe de hiérarchisation des soins et des services, a été proposée. Ainsi, il est recommandé aux établissements du RUISSS UL de supporter et de participer à l’implantation d’un réseau structuré d’établissements hiérarchisés selon les rôles et responsabilités en fonction des niveaux d’accès aux services et des critères de classification des centres, et de collaborer afin de mettre en place la proposition de trajectoire optimale des usagers en fonction des niveaux d’accès aux services et de la hiérarchisation des établissements sur le territoire.

Proposition d’organisation de la médecine bariatrique pour les territoires du réseau universitaire intégré en santé et services sociaux de l’Université Laval (2020)

Ce projet a permis de produire une cartographie de la trajectoire intitulée « Trajectoire d’organisation de soins en médecine bariatrique sur les territoires du réseau universitaire intégré en santé et services sociaux de l’Université Laval », laquelle est disponible dans un document en format A3 joint au présent rapport :

Évaluation exploratoire de la pertinence, de l'utilisé et des impacts des téléconsultations - Rapport d'évaluation rapide COVID-19

À la suite de la déclaration de l'état d'urgence sanitaire en raison de la pandémie de la COVID-19, afin de maintenir une offre de soins et services tout en respectant les mesures sanitaires de confinement établies par la santé publique, les téléconsultations par téléphone ou vidéo ont été implantées rapidement. Dans le but d’évaluer quelles sont les meilleures pratiques de téléconsultation en santé et services sociaux, trois volets d’étude ont été élaborés soit : i) les contextes où les téléconsultations ne seraient pas appropriées, ii) la valeur ajoutée des téléconsultations par vidéo par rapport à celles par téléphone et, iii) les impacts des téléconsultations sur des indicateurs des maladies chroniques reliés à la qualité des soins et services en première ligne. Il a pu être déterminé que les situations pour lesquelles l’utilisation de la télésanté n’est pas appropriée devraient être basées sur le jugement du clinicien ou du professionnel en considérant des facteurs dont la nécessité d’effectuer une évaluation physique de l’usager, l’âge avancé et les conditions pouvant affecter la capacité de l’usager à utiliser la technologie. Les données probantes suggèrent également que la pertinence des téléconsultations vidéo par rapport aux consultations téléphoniques dépend de la situation et de l’importance de l’examen visuel lors de l’évaluation de l’usager. Les téléconsultations par vidéo ou par téléphone pourraient permettre d’offrir des soins et services chez une clientèle souffrant de maladies chroniques. Toutefois, des études bien menées seront nécessaires afin de valider la qualité des soins et services offerts par ces modalités.

Évaluation exploratoire de la pertinence, de l’utilité et des impacts des téléconsultations Rapport d’évaluation rapide COVID-19 

Évaluation terrain de l'implantation des téléconsultations vidéo durant la pandémie de la COVID-19 à l'IUCPQ

En réponse aux différentes mesures et restrictions mises en place par la direction de la santé publique dans le contexte de pandémie mondiale de la COVID-19, une grande proportion des activités cliniques ambulatoires ont été modulées selon un plan de délestage défini. Des reports de rendez-vous ont été effectués, et une nouvelle offre de services de téléconsultation par vidéo et de consultation téléphonique a été mise en place à l’IUCPQ-ULaval afin de maintenir l’accès aux soins et services. Dans le but d’évaluer les avantages, les limitations, les leviers et les barrières reliées aux téléconsultations à l’IUCPQ-ULaval, une évaluation terrain de la télésanté a été réalisée à partir d’entrevues semistructurées. Plusieurs avantages associés à la téléconsultation vidéo ont été rapportés par les répondants, dont l’accessibilité à la communication non verbale et la possibilité de voir l’apparence physique du patient. L’amélioration de l’accès aux soins et services grâce à l’économie de temps et des frais reliés aux déplacements et au stationnement sont des bénéfices qui pouvaient être significatifs pour les usagers en région éloignée. Une proportion élevée des consultations où l’enseignement occupe une place importante ont pu être maintenues à distance grâce à la possibilité de pouvoir présenter du contenu visuel. Bien que l’utilisation d’une téléconsultation par vidéo pour l’annonce d’un diagnostic grave puisse être jugée adéquate si l’usager demeure d’une région éloignée, le caractère approprié d’une téléconsultation dans ce contexte ne faisait pas l’unanimité. L’utilisation des téléconsultations vidéo comportait d’ailleurs plusieurs limitations, dont la principale était associée à l’utilisation des technologies de l’information et l’accès au matériel informatique. Ainsi, il était difficile de rejoindre une certaine proportion des usagers, dont la clientèle plus âgée, ce qui peut être un frein à l’utilisation de la télésanté. Les téléconsultations pourraient également avoir une portée limitée aux étapes de la trajectoire d’un patient où un examen physique est nécessaire afin d’orienter la prise en charge clinique. Globalement, les bénéfices reliés à l’utilisation des téléconsultations dépendent du contexte dans lequel elles sont appliquées et des besoins des usagers. Les éléments contextuels et expérientiels recensés dans ce projet pourront ainsi supporter le développement d’algorithmes de décision ou de critères décisionnels

Évaluation terrain de l'implantation des téléconsultations vidéo durant la pandémie de la COVID-19 à l’IUCPQ 

2019

Utilisation de la spirométrie incitative pour la prévention des complications pulmonaires à la suite d’une chirurgie (2019)

En période post-opératoire les complications pulmonaires sont fréquentes et sont une cause importante de mortalité et de morbidité. Les stratégies de prévention des complications pulmonaires post-opératoire (CPPO) reposent essentiellement sur des exercices respiratoires actifs basés sur l’inspiration maximale et soutenue visant une expansion pulmonaire. La spirométrie incitative est une des stratégies qui à l’aide d’un dispositif vise à faciliter la réalisation des exercices respiratoires. Bien que la SI est une pratique répendue dans les hôpitaux, son utilisation de routine en post-opératoire soulève de la controverse quant à son efficacité. La Direction des soins infirmiers (DSI) du CHU de Québec-Université Laval (ci-après CHU de Québec) et de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (ci-après IUCPQ) ont sollicité leurs équipes en évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé afin d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de la spirométrie incitative pour la prévention des CPPO.

Il se dégage des guides de pratique clinique les éléments suivants : 1) la spirométrie incitative et les autres techniques de dégagement des voies respiratoires pourraient avoir des bénéfices cliniques similaires pour la prévention des CPPO, et ce, quel que soit le type de chirurgie; 2) l’utilisation de routine de la spirométrie incitative ne serait pas recommandée pour la prévention des CPPO; 3) la spirométrie incitative devrait être utilisée en combinaison avec d’autres techniques de prévention des CPPO, telles que la mobilisation précoce et les exercices de respiration profonde. Les données probantes disponibles ne permettent pas d’établir la supériorité ou l’infériorité de la spirométrie incitative par rapport aux autres méthodes évaluées pour prévenir les complications pulmonaires à la suite d’une chirurgie abdominale haute, cardiaque ou thoracique. Bien qu’un nombre important d’études (n=20) soient disponibles sur le sujet, les nombreuses lacunes méthodologiques des études limitent la possibilité de porter un jugement éclairé sur la valeur ajoutée de la spirométrie incitative. Au CHU de Québec, la SI est utilisée majoritairement pour les patients présentant des facteurs de risque ou avec des complications pulmonaires. À L’IUCPQ, la SI est utilisée en prévention des CPPO pour l’ensemble des patients hospitalisés.

En considérant les données issues des guides de pratique clinique ainsi que les données expérientielles de l’enquête de pratique, il apparait que l’utilisation de la spirométrie incitative en période post-opératoire doit être considérée plus largement dans le cadre d’une stratégie de soins visant la prévention des risques de complications pulmonaires impliquant plusieurs co-interventions, et ce, dans une perspective de pertinence clinique et de meilleure utilisation des ressources. L’UETMIS  recommande à la Direction des soins infirmiers (DSI) du CHU de Québec et à celle de l’IUCPQ de réviser l’utilisation de la SI pour la prévention des CPPO afin de cibler davantage les patients qui pourraient en bénéficier et de mieux définir la place des autres stratégies disponibles. Il est également suggéré de mettre en place des mécanismes veillant à l’applicabilité et au respect de la méthode de soins incluant l’enseignement et la supervision de la spirométrie incitative.

Utilisation de la spirométrie incitative pour la prévention des complications pulmonaires à la suite d’une chirurgie (en collaboration avec l'UETMIS du CHU de Québec) (2019)

Mesure des résidus gastriques lors de l’alimentation entérale chez les patients hospitalisés à l’unité des soins intensifs (2019)

Les patients admis dans une unité de soins intensifs (USI) doivent être alimentés par voie entérale en raison de leur incapacité à consommer des aliments par voie orale. Il est fréquent chez ces patients d’observer des événements d’intolérance gastrointestinale incluant la douleur, la distension abdominale, des vomissements ou des diarrhées. Un volume résiduel élevé dans l’estomac est généralement considéré comme un indicateur d’une vidange gastrique anormale et peut être associé à des risques de pneumonies par aspiration lors d’épisodes de régurgitations ou de vomissements. Ainsi, afin de réduire les risques de vomissement et d’aspiration, les résidus gastriques (RG) sont mesurés de façon régulière pendant la durée de la nutrition entérale (NE). Il persiste actuellement de l’incertitude dans la communauté scientifique en ce qui a trait à la meilleure méthode à utiliser, et à la pertinence de la mesure des RG. Le département de soins intensifs a déposé une demande d’évaluation à l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) pour évaluer la pertinence de réviser le protocole de mesure des RG.

L’analyse des données probantes disponibles suggère que l’utilisation de seuils de RG allant jusqu’à 500 ml avant d’arrêter la NE, ou l’absence de mesure des RG, est associée à un risque légèrement plus élevé de vomissement. Parmi les études ayant rapporté les épisodes d’intolérance gastrointestinale, les résultats des études sont contrastés. L’utilisation de seuils de RG allant jusqu’à 500 ml, ou l’absence de mesure des RG, n’est pas associée à un risque plus élevé de pneumonie, de diarrhée, d’augmentation de la durée de séjour à l’USI, du nombre de jours sous ventilation mécanique et de mortalité. Les données recensées dans le présent rapport suggèrent que l’arrêt de la NE à l’atteinte d’un seuil de 250 ml de RG par rapport à l’absence de mesure du volume des RG pourrait engendrer un risque plus élevé de déficit calorique. Selon l’enquête de pratique effectuée auprès des centres affiliés au Réseau universitaire intégré de l’Université Laval, les protocoles de mesure des RG sont hétérogènes. Un peu plus de la moitié des répondants sont d’avis que cette pratique pourrait être abandonnée, ou qu’elle ne devrait pas être utilisée de façon systématique.

Selon l’état actuel des connaissances, l’UETMIS recommande à l’IUCPQ-ULaval de réviser la méthode de soins concernant la mesure des RG lors de la NE chez les patients hospitalisés aux soins intensifs afin de cibler davantage les patients qui pourraient en bénéficier. Il est également suggéré de mettre en place un groupe de travail dont le mandat serait d’identifier les facteurs de risque d’intolérance gastrointestinale justifiant la mesure des RG chez les patients hospitalisés à l’USI dans le but de réviser la méthode de soins.

Mesure des résidus gastriques lors de l’alimentation entérale chez les patients hospitalisés à l’unité des soins intensifs (2019)

Induction de l’immunosuppression chez les patients qui subissent une transplantation cardiaque (2019)

La transplantation cardiaque est une intervention chirurgicale qui est utilisée lorsqu’il est impossible de traiter l’insuffisance cardiaque ou d'autres cardiomyopathies terminales au moyen de médicaments ou d’autres interventions chirurgicales. Plusieurs complications sont possibles à la suite d’une transplantation cardiaque, dont le rejet du greffon. Afin de prévenir le risque de rejet du nouvel organe, un traitement d’immunosuppression est administré, lequel comprend deux phases, soit l’induction et la maintenance. À l’heure actuelle, la pertinence du traitement d’induction et l’efficacité des différents agents disponibles font l’objet d’une controverse dans la littérature scientifique. À la suite d’une demande du Département de pharmacie de l’IUCPQ-ULaval, l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’IUCPQ a été mandatée afin d’évaluer les meilleures pratiques pour l’induction de l’immunosuppression chez les patients qui subissent une transplantation cardiaque.

L’analyse de l’ensemble des données probantes disponibles n’a pas permis de déterminer si l’utilisation de l’induction de l’immunosuppression permettait de réduire le risque de mortalité et de rejet du greffon par rapport à l’absence d’induction. L'incidence de rejet aigu pourrait toutefois être réduite chez les patients traités avec un IL-2 RA par rapport à l'absence d'induction, et chez les patients traités avec un anticorps polyclonal (ATG) par rapport à un IL-2 RA. Dans une perspective de pertinence clinique et de meilleure utilisation des ressources, l’induction de l’immunosuppression à l’ensemble des patients subissant une transplantation cardiaque est une pratique qui pourrait être reconsidérée. Selon les organismes professionnels qui se sont prononcés à propos de l’induction de l’immunosuppression, l’ATG pourrait être administré à une population jugée à haut risque de rejet aigu. L’induction de l’immunosuppression en transplantation cardiaque peut également s’avérer une stratégie afin de retarder l’introduction des inhibiteurs de la calcineurine chez les patients avec fonction rénale altérée. À la lumière de la révision des données issues de la littérature, le protocole d’induction de l’immunosuppression pourrait être révisé afin d’évaluer et de considérer l’ATG en cas de haut risque de rejet.

Induction de l’immunosuppression chez les patients qui subissent une transplantation cardiaque (2019)

Évaluation de l’efficacité et du rapport coût-efficacité des programmes de réadaptation cardiaque​ (2019)

Les progrès des traitements des maladies cardiovasculaires ont permis une amélioration du taux de survie à la suite d'un événement cardiovasculaire au fil des années. La prévalence des maladies cardiovasculaires demeure élevée dans les régions développées, et engendrent des coûts élevés pour le système de santé. La réadaptation cardiaque est une stratégie de prévention secondaire et tertiaire dont l’objectif est la réduction des récidives d’événements cardiovasculaires. À l’IUCPQ-ULaval, le Pavillon de prévention des maladies cardiaques (PPMC) offre un programme de réadaptation cardiaque grâce à une équipe spécialisée d’infirmières cliniciennes, de cardiologues, de kinésiologues et de nutritionnistes. Cependant, les ressources humaines, matérielles et financières du PPMC limitent la capacité d’accueil de nouveaux usagers. La Direction des services multidisciplinaires de l’IUCPQ-ULaval a sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’IUCPQ-ULaval afin d’évaluer l’efficacité et le rapport coût-efficacité des programmes de réadaptation cardiaque, dans un contexte de demande de soutien financier au MSSS pour le maintien d’un tel programme au PPMC.

L’analyse des données probantes disponibles suggère que la réadaptation cardiaque est associée à une réduction du risque d’hospitalisations, d’infarctus du myocarde, et possiblement du risque de mortalité cardiovasculaire. Les données probantes suggèrent également que les programmes de réadaptation cardiaque sont associés à une amélioration de la qualité de vie par rapport aux soins usuels. D’autres composantes jouent également un rôle important dans la prise en charge du patient, comme l’adhésion au programme et la prise en charge psychosociale. Selon les analyses économiques, la réadaptation cardiaque serait coût-efficace lorsque comparée aux soins usuels.

Selon l’état actuel des connaissances, il est recommandé à l’IUCPQ-ULaval de poursuivre les activités de réadaptation cardiaque du PPMC, de mettre en place des mesures permettant d’améliorer l’accessibilité et de faciliter l’inscription des patients admissibles au programme. Dans le cadre d’une démarche d’amélioration continue de la qualité des soins et services, il est également suggéré à l’IUCPQ-ULaval de mettre en place une procédure favorisant la référence systématique de la clientèle admissible, et d’améliorer le suivi d’indicateurs de performance et de qualité des activités de réadaptation cardiaque.

Évaluation de l’efficacité et du rapport coût-efficacité des programmes de réadaptation cardiaque (2019)

2018

Évaluation des technologies d’électrocardiographie ambulatoire pour le diagnostic d’arythmies cardiaques (2018)

L’électrocardiographie ambulatoire fait partie des options à considérer pour l’évaluation d’un patient lorsqu’une arythmie est suspectée. L’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec - Université Laval (IUCPQ-ULaval) a formulé une demande à l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) afin d’évaluer la pertinence d’améliorer l’accès aux moniteurs d’enregistrement en continu de longue durée pour la prise en charge des patients chez qui l’on suspecte une arythmie cardiaque. Les indications, l’efficacité et les impacts budgétaires de l’utilisation de moniteurs d’électrocardiographie ambulatoire de longue durée ont été évalués.

Les données probantes suggèrent que le monitorage cardiaque ambulatoire de longue durée est indiqué pour l’évaluation des syncopes, des palpitations récurrentes avec suspicion de cause cardiaque ne survenant pas tous les jours, des patients à haut risque de développer une fibrillation auriculaire (FA) et ceux ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un accident ischémique transitoire (AIT). Les indications pour les dispositifs à privilégier sont basées principalement sur la nature et la fréquence des symptômes. Cependant, l’analyse des données probantes n’a pas permis de statuer quant à l’efficacité spécifique des dispositifs à l’étude ou de la durée optimale du monitorage.

La présente analyse conduit à recommander à l’IUCPQ-ULaval d’avoir recours à l’électrocardiographie ambulatoire de longue durée pour les patients souffrant de syncope ou de palpitations ne survenant pas tous les jours, pour ceux à haut risque de développer une FA et ceux ayant subi un AVC ou un AIT. Il est également suggéré à l’IUCPQ-ULaval, pour la prise de décision concernant le choix de la technologie d’électrocardiographie, de considérer d’autres paramètres incluant les impacts liés au choix du dispositif sur l’organisation et le volume de travail requis pour le personnel, les facteurs reliés à l’expérience‑patient et les impacts budgétaires.

Évaluation des technologies d’électrocardiographie ambulatoire pour le diagnostic d’arythmies cardiaques

Évaluation du débitmètre ultrasonique pour la vérification de la perméabilité des greffons lors des pontages aortocoronariens​ (2018)

Au cours des 50 dernières années, les avancées technologiques et l’amélioration des soins peropératoires ont permis une réduction de la mortalité et des autres complications à la suite des pontages aortocoronariens. L’échec de ce traitement à l’intérieur d’un an post-chirurgie peut être attribuable à une erreur technique qui pourrait être corrigée durant l’opération. En 2017 et 2018, le service de chirurgie cardiaque de l’IUCPQ-ULaval a fait l’acquisition de deux appareils de débitmètre ultrasonique afin de vérifier la perméabilité des greffons lors des chirurgies de revascularisation coronarienne. Cependant, les deux appareils en place ne sont pas suffisants pour permettre l’évaluation de l’ensemble des pontages aortocoronariens. La direction des services professionnels de l’IUCPQ-ULaval a déposé une demande d’évaluation à l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) pour évaluer la pertinence d’améliorer l’accès au débitmètre ultrasonique pour l’évaluation de la perméabilité des greffons lors des chirurgies de revascularisation coronarienne.

L’analyse de l’ensemble des données probantes suggère que le débitmètre est efficace et sécuritaire pour identifier les greffons nécessitant une révision afin de réduire le risque d’échec des pontages aortocoronarien. L’efficacité du débitmètre ultrasonique pour prévenir les événements cardiaques postopératoires demeure cependant à démontrer. Les données issues de la littérature n’ont pas non plus permis d’identifier d’indications spécifiques pour l’utilisation de cette technologie. Néanmoins, selon la majorité des chirurgiens ayant répondu à l’enquête, il est pertinent de procéder à l’évaluation de la perméabilité des greffons de façon systématique.

Selon l’état actuel des connaissances, l’UETMIS recommande aux chirurgiens cardiaques de l’IUCPQ-ULaval de procéder à l’évaluation de la perméabilité des pontages aortocoronariens à l’aide du débitmètre ultrasonique. Cependant, avant d’effectuer l’achat d’appareils supplémentaires, il sera nécessaire de procéder à une évaluation terrain à partir de données cliniques de la base de données de chirurgie cardiaque afin de déterminer les impacts cliniques et budgétaires réels de cette technologie sur la clientèle de l’institut. Des critères cliniques pour l’évaluation de la perméabilité des pontages aortocoronariens devraient également être établis par un consensus d’experts formés de chirurgiens cardiaques du département multidisciplinaire de cardiologie.

Évaluation du débitmètre ultrasonique pour la vérification de la perméabilité des greffons lors des pontages aortocoronariens (2018)

2017

Utilisation à domicile d’un dispositif d’insufflation-exsufflation mécanique d’assistance à la toux pour les adultes atteints de maladies neuromusculaires qui ne requièrent pas d’assistance ventilatoire (2017)

La présente démarche d’évaluation visait à évaluer l’efficacité et les effets indésirables liés à l’utilisation d’un appareil d’insufflation-exsufflation mécanique (I-EM) à domicile pour les adultes atteints d’une maladies neuromusculaire (MNM) afin d’aider à la prise de décision concernant l’accessibilité à ce type de technologie pour ceux qui ne requièrent pas d’assistance ventilatoire. La présente recherche documentaire a mis en évidence que la quantité et la qualité des données probantes étaient très limitées pour évaluer l’effet des appareils d’I-EM sur les complications respiratoires et la qualité de vie des patients atteints de MNM, et ce, que les patients aient recours ou non à une assistance ventilatoire. Toutefois, la revue des données probantes suggère que l’utilisation des appareils d’I-EM pourrait augmenter le débit de pointe à la toux (DPT) et représenter un mode de traitement alternatif ou complémentaire sécuritaire pour le désencombrement bronchique chez les adultes atteints de MNM, notamment lorsque les techniques manuelles d’assistance à la toux sont inefficaces. Bien que l’utilisation des appareils d’I-EM pourrait être bénéfique pour la gestion des sécrétions chez certains patients qui ne requièrent pas d’assistance ventilatoire à domicile, les données probantes actuellement disponibles sont insuffisantes pour statuer sur leur efficacité clinique auprès de cette clientèle. Ainsi, le Comité directeur scientifique ETMIS recommande à l’IUCPQ-ULaval de développer et d’évaluer, dans le cadre d’un projet pilote, un protocole de soins visant à rendre accessible l’utilisation d’appareils d’I-EM à domicile aux patients atteints de MNM non admissibles au PNAVD.

Utilisation à domicile d’un dispositif d’insufflation-exsufflation mécanique d’assistance à la toux pour les adultes atteints de maladies neuromusculaires qui ne requièrent pas d’assistance ventilatoire

2016

Pertinence d’ajuster le seuil de positivité du test de D-dimères en fonction de l’âge chez les patients à faible risque d’évènements thromboemboliques veineux (2016)

Les données probantes issues d’une étude de synthèse supportent l’utilisation d’un seuil ajusté pour l’âge pour le dosage des D-dimères lors de la détermination du risque d’évènements thromboemboliques veineux chez les patients ayant plus de 50 ans. Cependant, aucune des études primaires incluses n’avait pour objet d’évaluer la performance diagnostique du dosage des D-dimères en ajustant a priori le seuil de positivité pour l’âge. Une seule étude prospective a été publiée à ce jour. Les résultats montrent que l’ajustement du seuil de positivité des D-dimères pourrait potentiellement bénéficier à un faible échantillon de la population visée. De plus, les nombreuses lacunes méthodologiques de même que l’hétérogénéité clinique présente limitent la portée des résultats et questionnent la faisabilité d’appliquer cette procédure dans la pratique clinique courante.

L’analyse de l’ensemble des données disponibles révèle que le test de D-dimères est une des composantes d’un algorithme clinique décisionnel utilisé lors de l’évaluation du risque d’évènements thromboemboliques veineux à l’urgence. De plus, les résultats indiquent que l’ajustement du seuil de positivité des D-dimères en fonction de l’âge des patients constitue à ce jour une pratique dont la pertinence clinique n’a pas été démontrée. L’appréciation de l’ensemble des données probantes conduit le Comité d’ETMIS de l’IUCPQ-ULaval à recommander de ne pas introduire pour le moment une pratique d’ajuster à l’urgence le seuil de positivité des D-dimères en fonction de l’âge des patients.

Pertinence d’ajuster le seuil de positivité du test de D-dimères en fonction de l’âge chez les patients à faible risque d’évènements thromboemboliques veineux, ETMIS, février 2016 

Rapport de veille scientifique ETMIS, juillet 2016 

Stratégies de conservation sanguine en chirurgie cardiaque: le thromboélastogramme et le thromboélastomètre rotatoire pour la surveillance de l’hémostase en chirurgie cardiaque (2016)

Les thromboélastogrammes sont des appareils de mesure de la viscosité du sang utilisés pour la surveillance de l’hémostase.  Bien qu’ils soient disponibles à l’IUCPQ-ULaval pour guider le recours aux produits sanguins, leur utilisation en chirurgie cardiaque n’est pas standardisée. Les études révisées suggèrent que, comparativement aux analyses conventionnelles en laboratoire, l’utilisation dans le cadre d’un algorithme transfusionnel de la thromboélastographie pour la surveillance de l’hémostase en chirurgie cardiaque est associée à une réduction du risque de transfusion de culots globulaires, de concentrés plaquettaires et de plasma frais congelé. De plus, à l’exception du fibrinogène, cette stratégie est associée à une réduction du volume de produits sanguins administrés.  Par ailleurs, la contribution des appareils ne peut être distinguée de l’effet global lié à la standardisation des pratiques réalisées par l’utilisation d’un algorithme transfusionnel. Bien qu’aucune comparaison directe n’ait été réalisée, les données disponibles ne suggèrent pas qu’il existe une différence quant à l’efficacité et à l’innocuité des appareils actuellement disponibles. Sur la base de ces résultats, le Comité ETMIS-IUCPQ-ULaval recommande de développer et d’implanter un algorithme transfusionnel pour la surveillance de l’hémostase en chirurgie cardiaque et de poursuivre l’utilisation du thromboélastogramme pour guider le recours aux transfusions sanguines.

Le thromboélastogramme et le thromboélastomètre rotatoire pour la surveillance de l’hémostase en chirurgie cardiaque, juillet 2016

Évaluation des technologies permettant l’induction d’une hypothermie thérapeutique chez les patients ayant subi un arrêt cardiaque (2016)

Les données probantes disponibles suggèrent que l’hypothermie thérapeutique est associée à une amélioration possible de la survie et du pronostic neurologique lorsqu’utilisée dans la prise en charge des patients inconscients après un arrêt cardiaque. De plus, le recours à l’hypothermie thérapeutique dans un environnement de soins contrôlé est associé à un faible niveau de risque d’évènements indésirables dans cette population. Au total, on dénombre huit méthodes de refroidissement ayant été évaluées dans les essais cliniques randomisés. Cependant, les données probantes actuellement disponibles ne permettent pas de déterminer la méthode de refroidissement optimale.

En appréciant l’ensemble des données probantes, il est recommandé de maintenir la pratique médicale d’avoir recours à l’hypothermie thérapeutique chez les adultes demeurés dans un état comateux à la suite d’une réanimation pour un arrêt cardiaque, sans qu’il soit toutefois possible de préciser la méthode optimale de refroidissement à privilégier. Le Comité ETMIS-IUCPQ-ULaval suggère également de prendre en considération d’autres éléments dans la prise de décision au regard de la méthode de refroidissement à privilégier, notamment en lien avec la performance technique du dispositif, de même que les aspects budgétaires et organisationnels.

Évaluation des technologies permettant l’induction d’une hypothermie thérapeutique chez les patients ayant subi un arrêt cardiaque, juin 2016 

2014

Évaluation des mesures liées à la prévention des chutes multiples chez la personne âgée hospitalisée (2014)

Parmi l’ensemble des incidents liés à la sécurité des patients en milieu hospitalier, les chutes sont les plus fréuents. Les patients hospitalisés sont exposés à un risque accru de chute comparativement aux personnes non hospitalisées. Ce phénomène peut s’expliquer, en partie, par l’acquisition récente de nouveaux facteurs de risque (p. ex. : mobilité réduite, nouveau traitement pharmacologique) combinée à la présence d’un environnement peu familier. Dans le but de bonifier les pratiques permettant de réduire l’incidence des chutes multiples à l’IUCPQ-ULaval, un projet ETMIS a été entrepris afin de réviser les données probantes portant sur les mesures liées à la prévention des chutes multiples chez la personne âgée en milieu hospitalier.  Bien qu’il n’y ait pas de recette unique, le rapport permet à l’établissement de comparer ses pratiques à celles préconisées par des groupes d’experts afin d’éclairer la prise de décision. Une prise en charge globale et individualisée semble être une pratique à adopter afin d’éviter les chutes subséquentes et les blessures associées. À ce propos, la communication et la mobilisation des membres du personnel concernés, mais également, des membres de la famille du patient semblent constituer l’une des approches à privilégier. La création d’une communauté de pratique avec d’autres établissements pourrait être envisagée dans le but de partager les expériences et ainsi identifier les meilleures mesures liées à la prévention des chutes.

Évaluation des mesures liées à la prévention des chutes multiples chez la personne âgée hospitalisée - Note informative ETMIS, novembre 2014

2013

Prévention de la néphropathie induite par les agents de contraste iodés lors d’une intervention radiologique (2013)

Le rapport d’évaluation concernant la prévention de l’insuffisance rénale chez les patients à risque de développer cette condition suite à un examen radiologique requérant l’injection d’un produit de contraste recommande d’abandonner 2 pratiques courantes à l’hôpital: (1) l’administration de N-acétylcystéine (Mucomyst) seule ou de façon concomitante à une hydratation, et (2) l’hydratation à l’aide du bicarbonate de sodium. Aussi, il est recommandé de favoriser une procédure d’hydratation avec le chlorure de sodium par voie intraveineuse.  Ces recommandations ont déjà eu des impacts importants au sein de tous les services cliniques de l’hôpital suite à la mise en place d’une ordonnance collective aujourd’hui appliquée de façon systématique chez les patients identifiés comme étant à risque de développer une néphropathie aux produits de contraste.  Un rapport de veille scientifique publié en juillet 2016 fait état des plus récentes données scientifiques à ce sujet.  Les conclusions du rapport publié en 2013 sont maintenues.

Rapport d'évaluation ETMIS, novembre 2013 
Résumé du rapport d'évaluation ETMIS, décembre 2013
Rapport de veille scientifique ETMIS, juillet 2016